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Catherine de Sauve

Il y avait une fontaine : la fontaine de Préveirargues ou de Lattes.

Et près de cette fontaine une recluse béguine qui devait mendier sa nourriture et prier pour les voyageurs qui arrivaient aux abords de Montpellier (ligne 2 du tram aujourd’hui) en vue du couvent des Frères-Mineurs à l’extérieur des murs (qui deviendra le Temple protestant après la Révolution, puis un garage, enfin le Rockstore)…

C’était au XVe siècle. Montpellier était une ville encore très riche à cette époque. Cette béguine pas comme les autres s’appelait Catherine SAUVE Catharina Sauba de Thau (« en lo Règne »: c.-à-d. en Languedoc)…

Elle fut dénoncée et condamnée puis brûlée comme hérétique … Les autres béguines et béguins de Provence et Languedoc exagéraient les positions franciscaines : l’origine du culte et de la légende de saint Roch se rattache à cette spiritualité. Catherine SAUVE témoigne, elle, de quelques relents du dernier catharisme :

Négation de l’efficacité sacramentelle du baptême :
« que los enfans que moron apres lo baptisme, davant que aion crezensa, non son salvatz, car non crezon».

Refus de la hiérarchie catholique depuis qu’elle ne vient plus de Dieu : «que non ya agut veray papa, cardenal, avesque ni capela, depueys que la election del papa non ses facha per miracle».

Idéalisme radical concernant l’appartenance à l’Église (catholique) : «que la glieysa catholica consestis solamen en los homes et en las fennas tenens la vida dels apostols, e qui mays volen morir que offrendre Dieu, e totz los autres sun foras de la glieysa».

Idéalisme radical concernant le baptême : «que lo baptisme que es donat per malvases capelas non aprofecha a salut».

Refus de la transsubstantiation et de l’adoration sacramentelle : «que los malvatz capelas non podon consacrar lo cors de Crist, prepauzan que digant las paraulas sacramentals, e que ela non adora lostia consacrada de capela, car non crezia que aqui fos lo cors de Crist, e que ela non adora lostia consacrada de capela, car non crezia que aqui fos lo cors de Crist».

Refus de la confession :  «que confessar al capela non es nessessari, car suffis se confessar à Dieu, et que aytant val se confessar ad hum prodom layc coma al capela».

L’acte sexuel est péché même dans le cadre du mariage : «que marit et molher non podunt entre elos rendre lo deute de natura senes peccat, per que, si non sen penedon, sean damnatz».

Refus du purgatoire autrement qu’en cette vie :
«que apres aquesta vida non sera purgatori, mas tan solamen  en aquesta vida».

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confert : Michel Jas Incertitudes les cathares à Montpellier, IEO Béziers 2007, p. 128- 138.
Ou prendre contact avec le pasteur Jas (michel.jas@protestants.org)

 
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Protestantisme et mémoire
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